Dégradation inquiétante du climat sécuritaire: tentative d’attentat contre l’éditeur Al-Masdar

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude relative à la dégradation du climat sécuritaire auquel doivent faire face les journalistes yéménites. Le 17 avril 2013, dans la capitale yéménite, une charge explosive a été trouvée au troisième étage du bâtiment abritant le siège de la société Al-Masdar pour la presse et l’édition, qui publie le quotidien Al-Masdar, et le site d’informations Al-Masdar online, ainsi que les locaux de la chaîne satellitaire Yemen Shabab.

Selon le Syndicat des journalistes, une charge de 400 grammes a été découverte dans un sac plastique noir, sur la fenêtre de l’escalier menant au troisième étage du bâtiment, qui abrite les locaux de la société Al-Masdar. La police, alertée, a réussi à désarmorcer la bombe quinze minutes avant qu’elle n’explose. Une enquête a été ouverte.

D’après l’organisation yéménite de défense de la liberté de la presse Freedom Foundation, cet incident intervient au lendemain de la diffusion par Yemen Shabab TV d’un programme avec des personnalités politiques et des militants des droits de l’homme. Quelques jours plus tôt, le 13 avril, le véhicule de distribution du journal Al-Masdar a été volé devant le siège du journal.

Reporters sans frontières espère que l’enquête récemment ouverte parviendra à faire toute la lumière sur les commanditaires de cette tentative d’attentat contre ces deux médias, et exhorte les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir la protection de l’ensemble des professionnels de l’information travaillant actuellement dans le pays.

Le 10 avril dernier déjà, une équipe de la chaîne indépendante Al-Suhail a été la cible d’une violente agression par des individus armés devant le siège du média à Sanaa. Les trois journalistes avaient dû être transférés à l’hôpital. La veille, le rédacteur en chef du quotidien Al-Oula, avait déclaré avoir reçu plus de trente messages, provenant de numéros yéménites et étrangers, le menaçant de le tuer, de lui couper la main, voire la langue. Le journaliste ainsi qu’un de ses confrères , sont poursuivis par l’organisation de bienfaisance Al-Islah après la publication d’un rapport par le journal Al-Oula, intitulé “Les nouveaux voleurs”, dénonçant la corruption au sein de cette organisaiton. Le 4 avril, , rédacteur en chef du quotidien Al-Shari’ (la rue), et ont été brièvement enlevés près de la frontière saoudienne. Les deux journalistes ont été libérés après un geste des autorités et l’intervention d’un leader tribal.