Anne Hommel fait partie des communicants qui essayent de tempérer la vague déferlante en faveur de David et Laura dans l’affaire de l’héritage Hallyday. Le conflit ? C’est son métier.
C’est une amazone blonde à la cinquantaine plutôt sexy réputée peu commode. Jupes courtes, décolleté et talons hauts, on l’a vue maintes fois dans le sillage de DSK en 2011. Alors attachée de presse de l’homme politique au FMI, le ciel lui est tombé sur la tête avec le scandale du Sofitel. Il lui a alors fallu gérer au pied levé les déboires planétaires de celui qui était, jusque là, le candidat favori de la gauche aux élections présidentielles. Un choc initial mais aussi une rampe de lancement suffisamment forte pour lui permettre de prendre ensuite son envol en créant, dès 2012, aidée par Anne Sinclair, sa propre agence baptisée Majorelle et spécialisée dans… la communication de crise. Un domaine qu’elle prétend forcément maitriser.
Depuis, rien à dire, les infortunes des uns font sa fortune à elle. Qu’un problème de gestion d’image se présente à une célébrité, un homme politique ou un homme d’affaires et son nom arrive assez immédiatement sur le table, quitte à être écarté ensuite. En 2018, ses clients sont une sorte de who’s who du « wall of shame » contemporain : Jérome Cahuzac l’ex ministre déchu, Benjamin Millepied quand il a quitté la direction artistique de l’opéra de Paris à peine plus d’un an après son arrivée et suite à d’importants désaccords avec ses danseurs mais aussi Benoît Magimel quand il a été mis en garde à vue avant un tournage ou même les nageurs du cercle de Marseille quand l’un des leurs, Amaury Leveaux, a écrit son livre à charge sur les mauvaises mœurs supposées des pros des bassins. Tous ont fait appel à ses services rendant hommage à son sang froid, son inaltérable sens du timing et du story telling.
Et tant pis pour les petites pointes de sexisme quand ceux-ci la voient tantôt, en « infirmière », tantôt en «tigresse défendant ses petits » comme l’a dit l’avocat Richard Malka. Traiterait-on un mâle killer de la com’ de « papa poule ? ». N’empêche, elle est là, dans un univers majoritairement masculin, régnante. Et si précieuse que dans l’affaire Hallyday, soucieuse de ses intérêts, la maison de disque Warner l’a engagée. En jeu : le lancement promotionnel du nouvel album de Johnny, bénéficiant d’une sortie à titre posthume et composé de dix titres inédits, dont deux instrumentaux et huit enregistrés avec la voix du taulier à l’Apogee Studio de Los Angeles.
En effet, Warner s’inquiète : ne serait-il pas fâcheux que les français aient fini par prendre en grippe la production du chanteur, déstabilisés par des querelles dont, pour l’instant, Laeticia, héritière du patrimoine artistique entre autres , ne sort pas grandie au contraire des enfants aînés déshérités, Laura et David, qui bénéficient d’une vague de compassion? Sachant que les avocats des deux parties ont rendu central le droit de regard sur le disque. Mais aussi qu’il faudra bien qu’une voix émerge pour assurer la promotion de l’ouvrage. Car, c’est une évidence, le disque ne se rendra pas de lui même sur ses petites pattes pour vanter ses mérites ou raviver les mémoires sur les plateaux télés de l’hexagone.
Anne Hommel, qui estime parfois que répondre à des rumeurs par des propos étayés équivaut à relancer la machine à commenter chez les journalistes, a récemment changé son fusil d’épaule. Elle a eu beau asséner par le passé à nos confrères de chez Ouest France des formules brutales et somme toutes méprisantes pour l’opinion comme : « On n’a pas de prise sur le digital. Ce cancer généralisé de l’information. Ce ventre mou où les choses circulent sans règles. Répondre à ça, c’est y céder. C’est une course effrénée pour rétablir ce qui ne se rétablit pas », les airs hautains, à la longue, ne marchent pas. Cette fois, devant la déferlante anti-Laeticia, depuis peu, alors que le silence était de mise, elle fait sortir ses atouts du bois. Consciente qu’on entend bien, donc, que cette dernière ou l’un de ses proches puisse incarner ou à défaut représenter l’objet musical au plus tôt. On parle d’une sortie du disque qui pourrait avoir lieu le 15 juin, date à laquelle le chanteur aurait eu 75 ans, ou en décembre, pour la commémoration des un an de sa disparition.
La maison de disque est désormais briefée. Finie l’omerta volontaire. L’entourage de Laeticia doit parler, s’exprimer, prendre sa défense, quitte à révéler ce que nous ne saurions savoir sans que le mythe Hallyday en soit un peu écorné. Quelques phrases de l’ancien producteur de Johnny Pierre Billon par ci « Johnny vivait à deux à l’heure. On adorait se poser pour regarder des trucs affreux, les feuilletons du matin ou le téléshopping. Il avait la carte de crédit sur la table, prêt à commander. (Il prend la voix de Johnny) ” Laeticia, il y a un truc vachement bien là pour ramasser les miettes “. Quelques propos du manager Sébastien Farranpar là : « “Laeticia Hallyday est dévastée. Elle a perdu son mari, sa vie, son univers […] Vous imaginez le vide… Et en plus, elle est salie, bafouée, on la présente comme une sorcière » ont laissé entrevoir un paradis perdu du couple. Une sorte de Saint Graal béat et fusionnel qu’un juste héritage pourrait venir couronner. En somme, la mélodie du bonheur… Et par la même, une kyrielle de petites phrases opportunes en réponse aux sanglots étouffés de la lettre de Laura, parue très tôt, dès le 12 février, et nous prenant à partie , comme autant d’otages aux sentiments, avec ces mots intimistes: “cher papa…”.
ça y est, sous la houlette d’Anne Hommel, semble-t-il, de nouveaux acteurs rentrent en jeu prêt à en découdre. Et leurs mots doux pour évoquer “Laeti et Johnny ” est la pire des offensives. Les conflits? Les honnis qu’on doit réconcilier avec l’opinion? Pas de doute… c’est une petite musique dont Anne Hommel connait bien le tempo.
Crédits photos : Bestimage
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