Les attaques envers les journalistes soulignent la permanence du règne des milices

Reporters sans frontières s’alarme des agressions répétées à l’encontre des professionnels des médias libyens, témoignant de la difficile transition démocratique dans laquelle se trouve le pays alors que la population s’apprête à commémorer le deuxième anniversaire de la chute du dictateur Muammar Kadhafi.

“En dépit d’une transition démocratique certes difficile à mener, nous réitérons que la nouvelle Libye est soumise à des obligations nationales et internationales en matière de liberté d’expression et d’information. Nous exhortons les autorités à engager tous les moyens nécessaires afin que les journalistes puissent exercer leur métier en toute sécurité. La protection des locaux de rédactions et de chaînes est une obligation minimale qui doit être tenue dans les plus brefs délais”, rappelle Reporters sans frontières.

A Benghazi dans la matinée du 17 septembre dernier, le correspondant local de la chaîne privée Al-Nabaa, , a été attaqué sur le chemin de l’aéroport alors qu’il circulait à bord de son véhicule professionnel. Deux hommes l’ont arrêté, insulté et frappé à coups de barre de fer. La victime a heureusement réussi à s’enfuir. Ahmed Abosnina avait déjà reçu des menaces à plusieurs reprises sur son compte Facebook en raison de son emploi à Al-Nabaa, et précédemment au sein des chaînes satellitaires Al-Jazeera et Libya Al-Ahrar.

Le 4 septembre dernier, trois journalistes de la chaîne Al-Wataniya dont son directeur, , ont subi les coups et les insultes d’une milice locale a priori en charge de la sécurité des locaux de la chaîne lors de la visite du parlementaire . Ce dernier s’est fait insulté et attaqué à son arrivée par certains membres de la milices avant que ceux-ci s’en prennent aux journalistes. La plainte de n’a connu aucune suite jusqu’à ce jour. Les miliciens occupent toujours le siège de la chaîne.

En avril dernier, des employés d’Al-Wataniya avaient observé une grève de plusieurs jours, afin d’obtenir du gouvernement une protection officielle des forces armées régulières à la place de cette milice qui s’était autoproclamée gardienne des lieux au lendemain de la révolution.