Une étude commandée par l’agence anglaise de l’alimentation montre que les produits bio n’ont pas plus de vertus nutritives que les produits issus de l’agriculture moderne. Ces résultats, publiés dans The American Journal of Clinical Nutrition et révélés dans l’édition papier de ce matin du Figaro, ne tiennent cependant pas compte des principaux avantages du bio.
Pour y voir en théorie plus clair sur le bio, l’équipe du Dr Dangour, à la demande de la Food Standards Agency (FSA, l’agence britannique des normes alimentaires), a passé en revue 52 471 rapports scientifiques dont 162 jugés pertinents. Il en ressort, selon le principal auteur, “un petit nombre de différences en nutriments (…) mais ces dernières n’ont pas de conséquence sur la santé publique.“ Il ajoute en conséquence qu’“il n’y a pas lieu de privilégier l’agriculture biologique sur la base d’une supériorité nutritionnelle“.
Or justement, les qualités nutritionnelles ne semblent pas être la motivation première des consommateurs de bio, loin de là. Un rapide coup d’oeil sur le forum “Manger bio“ de Doctissimo (en lien ci-dessous) permet de constater que les internautes ne cherchent pas des nutriments plus sains, mais des aliments produits sans engrais chimiques, sans pesticides, sans modification génétique. Ils disent également apprécier, à l’instar d’offspringueuse, “de nouvelles saveurs, des produits oubliés“, qui ajoute redécouvrir “le vrai goût des aliments, souvent cachés par conservateurs, adjonctions, colorants, arômes artificiels…“.
Cette étude semble donc décalée par rapport à la problématique actuelle d’une alimentation majoritairement produite en masse avec force d’engrais chimiques et de pesticides. Un des principaux problèmes actuels de l’agriculture biologique, outre les prix de vente des produits plus élevés, paraît plutôt venir des acheminements par camions des pays producteurs (pollution carbone), la France comme d’autres pays en produisant moins que la demande sur son sol.
Un problème qui devrait légèrement diminuer en France puisque, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, le ministère de l’agriculture s’est engagé à faire passer de 2 % à 6 % les surfaces cultivées biologiquement en 2012. Le pourcentage du bio devrait également atteindre 20 % dans les cantines scolaires. Bien sûr cela ne sera pas simple, les filières doivent également se structurer et les réticences être surmontées.
Néanmoins, malgré ces difficultés pratiques et cette étude réductrice, les bienfaits de l’agriculture biologique sont de plus en plus reconnus et appréciés par le grand public, ce qui fait le bonheur de gpdoc sur nos forums : “J’ai été agriculteur dans les premières années du retour au naturel. On en a tellement bavé et on s’est tellement moqué de nous que certains de mes collègues en sont tombés malades. J’ai été l’un des 10 premiers maires de France à m’exposer à la vindicte des sceptiques et des défaitistes. Vous comprenez maintenant ce que les plus âgés peuvent ressentir de votre engouement ! (…) Devenir bio ou faire du bio, c’est retrouver le sens de l’honnêteté, c’est à dire de l’éthique.“
Sources : “Nutritional quality of organic foods: a systematic review“, The American journal of Clinical Nutrition, Alan D Dangour, July 29th 2009; “Plan agriculture biologique : tripler les surfaces d’ici 2012“, Ministère de l’Agriculture, 19/02/2009; Le Figaro.fr, 31 juillet 2009Click Here: All Blacks Rugby Jersey