Taille du pénis et chirurgie : mise en garde des experts

La chirurgie fonctionnelle du pénis est destinée à allonger et épaissir ce dernier. Après avoir analysé 10 opérations et la littérature médicale, l’Académie Nationale de Chirurgie rappelle que cette opération, qui n’est pas sans risques, ne doit pas être effectuée pour les hommes qui ont un pénis de taille normale.

Rappel de taille…

L’Académie Nationale de Chirurgie rappelle que cette chirurgie s’adresse “à des patients souffrant de la brièveté ou de la gracilité“ de leur pénis. Mais comment définir cette “brièveté“ ? Selon l’Académie, la longueur moyenne au repos du sexe masculin est d’environ 9 cm, et de 13-14 cm en érection. Quant à son périmètre, il est de 8 à 9 cm au repos, 10 à 10,5 cm en érection.

La chirurgie ne devrait être envisagée que pour ceux qui ont une longueur pénienne inférieure à 8 cm. L’Académie précise que ces “mini-pénis se différencient du ‘syndrome du vestiaire’ par leurs conséquences fonctionnelles et psychologiques impactant la vie sexuelle“.La plupart des demandes  ne sont pas justifiées

Les Dr Virag, Lobel et Floresco, qui ont pratiqué plusieurs interventions de ce type et surtout reçus beaucoup de demandes, soulignent que “85 % des demandeurs ont un pénis ayant une dimension dans les normes moyennes de la population“ !Leur rôle devient alors pédagogique : sans rejeter formellement la demande, il faut expliquer au demandeur que son souhait est sans fondement et risqué et qu’il vaut donc mieux renoncer à cette idée.Les indications potentielles à la chirurgieLes mini-pénis évoqués ci-dessus peuvent se présenter sous 3 formes distinctes : les pénis courts et trapus, les pénis graciles (très fins) et les pénis enfouis. L’Académie insiste sur les précautions préalables à prendre avant d’opter pour une opération : “dans tous les cas, une évaluation physique et psychologique est indispensable pour évaluer le bénéfice-risque d’une intervention chirurgicale réclamée avec insistance par le patient“.Ainsi, si la longueur ou l’épaisseur sont effectivement inférieures à 8 cm (mensurations précises à l’état flaccide et en érection “pharmacologiquement induite“…), l’option chirurgicale peut être admise. Mais elle ne sera pratiquée “qu’après consultation du psychiatre qui évalue soigneusement la capacité du patient à gérer l’après chirurgie et les possibilités d’un échec“.3 types d’interventionLes Dr Virag, Lobel et Floresco ont utilisé 3 techniques différentes pour opérer les 10 sujets admis :

  • Allongement du pénis : mise en place d’un implant souple intracaverneux recouvert d’une autogreffe de peau (technique d’Austoni).
  • Elargissement du pénis : les corps caverneux sont épaissis via une autogreffe de veine (grande saphène)
  • Désenfouissement du pénis : l’opération permet de l’extraire, la peau du scrotum est alors utilisée pour recouvrir la partie désenfouie.

Ces trois techniques peuvent être associées. La section du ligament suspenseur du pénis a été effectuée chez 4 patients, mais a été ensuite abandonnée par les 3 chirurgiens, car ils la suspectent d’induire “des insuffisances de maintien de l’érection“.

Satisfaction, mais les complications ne sont pas raresLes gains en longueur étaient de 3 à 4 cm, et en périmètre de 2,5 à 5 cm. Sept des 10 opérés se sont dit satisfaits du résultat et ont une activité sexuelle (4 d’entre eux n’avaient plus du tout de rapports en raison de la morphologie de leur pénis).En termes de complications, des douleurs résiduelles et une insensibilité passagères ont été ressenties chez 3 patients. Dans 3 cas également, l’insuffisance de maintien de l’érection a entraîne une dysfonction érectile (impuissance).Aucune intervention n’est actuellement validéeCette série montre donc des résultats relativement satisfaisants, mais 3 patients ont connu ensuite une dysfonction érectile. Les auteurs concluent que “cette chirurgie doit être pesée avec soins“ et rappellent qu’aucune intervention n’est actuellement validée.L’Académie souhaite donc que soit pratiquée une étude ciblée de plus grande taille, multicentrique (plusieurs centres chirurgicaux) auprès d’hommes n’ayant qu’un type d’anomalies. Ainsi des enseignements statistiques précis pourraient en être tirés et aboutir à l’élaboration de recommandations précises, qui font pour le moment défaut.En conclusion dans certains cas de mini-pénis invalidants, une intervention peut éventuellement être envisagée, mais il faut savoir que les résultats ne sont pas garantis et qu’il y a un risque important de complications. Autant de bonnes raisons pour discuter longuement avec le chirurgien et le psychiatre avant, éventuellement, de franchir le pas.Jean-Philippe RivièreSources :– “Chirurgie fonctionnelle du pénis : réalités et controverses“, Virag, R, Lobel B, Floresco J, Académie Nationale de Chirurgie, séance du 19 octobre 2011, résumé

accessible en ligne- “Non à la chirurgie du pénis à la demande“, Dr Lydia Archimède, Le Quotidien du Médecin, 20 octobre 2011, article

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