Un test génétique pour déterminer notre "âge réel"

Des chercheurs viennent de mettre au point un test pour évaluer comment le corps vieillit, selon un article publié dans la revue Genome Biology. L’âge “réel“ est un critère bien plus intéressant que l’âge “biologique“, notamment pour anticiper l’apparition de certaines pathologies et planifier des suivis médicaux appropriés.

L'âge “réel“ prend en compte la manière dont notre corps vieillit. Il est bien plus intéressant que l'âge “biologique“, déterminé par la seule date de naissance.

Certaines personnes vieillissent mieux que d’autres. Mais jusqu’à présent, ce constat relevait davantage d’une interprétation que d’un fait scientifiquement prouvé. Des chercheurs du King’s College à Londres viennent de publier une étude dans laquelle ils affirment avoir développé un test permettant d’évaluer objectivement la manière dont nous vieillissons. Leurs résultats sont parus dans la revue Genome Biology.Près de 54 000 marqueurs génétiques testésPour déterminer quels

gènes suivre précisément, les chercheurs ont commencé leurs analyses sur près de 54 000 marqueurs génétiques, chez des sujets suédois ayant atteint l’âge de 65 ans en bonne santé. Au fur et à mesure de l’étude, ils ont pu concentrer leurs tests et ne garder que 150 gènes et leurs expressions dans différents tissus de l’organisme, tout cela à partir de simples analyses sanguines.Dans leurs conclusions, les scientifiques affirment qu’il existe une “signature“ bien identifiée de certains marqueurs génétiques observés chez les sujets qui vieillissent bien. En d’autres termes, ils ont pu établir une liste de marqueurs génétiques qui jouent un rôle dans la manière dont notre corps vieillit. C’est le fameux “âge réel“, par opposition à l’âge biologique, conditionné seulement par la date de naissance.Bien évidemment les scientifiques précisent que le test qu’ils ont mis au point ne peut pas, à lui seul, déterminer l’âge réel d’une personne. D’autres facteurs entrent en compte, comme l’alimentation, l’activité physique et les habitudes de vie en général.Un test utile dans la prévention de nombreuses pathologiesCe test aurait de nombreux avantages, comme le soulignent les auteurs de l’étude. En prédisant si un patient va vieillir plus vite qu’un autre, de meilleurs suivis médicaux pourraient être envisagés. Par exemple, une personne dont l’âge réel évolue plus vite que l’âge biologique pourrait se voir proposer des dépistages de certains

cancers plus tôt que ce qui est prévu par les campagnes nationales.De même, ce test pourrait être une base utile pour évaluer si telle ou telle personne serait plus à risque d’être atteint de 

démence ou de déclin cognitif lié à l’âge. Ce qui offrirait le temps nécessaire à la mise en place d’une prise en charge adaptée.Autre intérêt non négligeable : les

dons d’organes sont aujourd’hui conditionnés par l’âge biologique du donneur. Or, une évaluation plus objective de l’âge réel du corps et donc de ses organes éviterait de refuser des candidats au don en bonne santé.Si de nombreux avantages sont avancés par les scientifiques qui ont mis au point ce test, ils ne donnent pour autant aucune piste sur la manière dont nous pourrions ralentir ce vieillissement “réel“.Violaine BadieSource : A novel multi-tissue RNA diagnostic of healthy ageing relates to cognitive health status ; Sanjana Sood and al. ; Genome Biology 7 sept 2015 (

article en ligne)