La pilule pour se débarrasser de la graisse abdominale sans exercice

Des chercheurs danois ont identifié une molécule, l’interleukine-6, qui brûle les graisses abdominales pendant l’exercice physique. les scientifiquesveulent désormais tenter de l’injecter afin de savoir si elle permet de brûler les graisses au repos.

Après le foie gras, la dinde et la bûche, vous tremblez à l’idée de monter sur la balance ? Bonne nouvelle : des scientifiques de l’Université de Copenhague (Danemark) ont peut être trouvé le moyen de compenser vos excès sans forcément vous abonner à la salle de sport.L’interleukine-6 liée à la combustion des graissesL’interleukine-6 est une molécule (une cytokine) impliquée dans le fonctionnement du système immunitaire. Les scientifiques danois ont observé une augmentation des taux d’interleukine lors d’un effort physique associée à un processus de combustion des graisses.Ils ont ensuite comparé les effets de la pratique régulière d’exercice physique entre deux groupes d’individus en état d’obésité (avec un IMC supérieur ou égal à 30) :

  • Le premier groupe a reçu un traitement bloquant la production d’’interleukine-6 (le tocilizumab, approuvé pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde) au cours d’un exercice ;
  • Le second groupe de personnes ne s’est quant à lui pas vu administrer ce produit inhibiteur mais un placebo.

Au bout de 12 semaines, ils ont découvert que le groupe dont la production d’interleukine-6 n’avait pas été freinée perdait en moyenne 8 % de graisse localisée autour du ventre alors que celui avait été traité avec cet inhibiteur augmentait (en moyenne) son taux de graisse (-140 g versus + 136 g).L’interleukine-6, la clé d’un exercice physique efficaceCes résultats révèlent que non seulement que l’interleukine-6 pourrait permettre la combustion des graisses mais aussi qu’elle se révèle indispensable à rendre l’exercice physique efficace (à activer le métabolisme lipidiques et le combustion des graisses) en tout cas pour ce qui des individus obèses. En effet, les effets bénéfiques du sport ont été supprimés chez les sujets traités par le tocilizumab (qui bloque l’interleukine-6) : Le traitement par tocilizumab a augmenté les taux de graisses et de cholestérol, quelle que soit l’activité physique.

Ce graphique montre que dans l’obésité abdominale, la perte de graisses viscérales par l’exercice nécessite la signalisation du récepteur IL-6.Une telle découverte ne doit pas encourager à rester sur son canapéMais les chercheurs soulignent que leur découverte n’était pas une excuse pour que les gens restent assis à attendre cette injection miracle. Au contraire, la chercheuse Wedell-Neergaard affirme qu’ils viennent de confirmer “qu’un entraînement régulier réduit la masse adipeuse abdominale et, potentiellement, le risque de développer des maladies“.Les scientifiques pensent que l’interleukine-6 régule le métabolisme énergétique : “Elle stimulerait la dégradation des graisses chez les personnes en bonne santé et serait libérée par le muscle squelettique pendant l’exercice” toujours selon la scientifique.Une piste prometteuse qui reste à confirmerMais comme le souligne le Docteur Wedell-Neergaard, l’interleukine-6 peut avoir des effets opposés sur l’inflammation, selon le contexte. Ainsi, l’IL-6 contribue aux gonflements douloureux des patients atteints de ce rhumatisme inflammatoire. De plus, des élévations chroniques de l’interleukine-6 sont observées chez les patients atteints d’obésité grave, de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire. “Les effets de la molécule sur les cellules immunitaires et les cellules musculaires sont très différent. Par conséquent, l’interleukine-6 peut agir différemment chez les personnes en bonne santé et les personnes malades“, explique Wedell-Neergaard. Dans leurs prochaines études, les chercheurs examineront l’effet des injections d’interleukine-6 afin de savoir si elles peuvent réduire seules la graisse viscérale.