C’est dans la capitale française que la star avait déclaré son amour à René. Elle avait 18 ans, lui 44. Il l’avait alors repoussée. Depuis cette ville reste associée à leur romance. Céline redoute d’y chanter, sans son époux. Récit
La voix est hésitante, les mots suspendus. Elle retient ses larmes. Encore et toujours. Mais elle avoue au micro de BFM télé que chanter à Paris sans René sera difficile. Ce sera la première fois qu’il ne se tiendra pas là, dans l’ombre, à l’observer, à la guider, à l’épauler. Il était sa force. Elle devra faire sans. C’est dur et violent. Elle ressent rien qu’en y songeant cette sensation étrange comme si son cœur cessait de battre. Elle promet pourtant de ne pas s’écrouler sur scène, de faire au mieux, pour ses fans, pour ses fils, pour René. Elle commence doucement à apprendre à respirer sans lui. Le deuil est long, éprouvant. Elle essaye de rire, de chasser les idées noires, si sournoises, qui apparaissent quand on s’y attend le moins. Des ennemies puissantes. Elle s’accroche alors aux sourires de ses fils qui grandissent vite, aux habitudes qui structurent un quotidien, aux mots de ses fans. Elle s’oublie et travaille comme une forcenée. Mais aujourd’hui, elle craque un peu et confie qu’ il est douloureux d’être ici dans la capitale de l’amour, sans l’homme de sa vie.
Quand elle ferme les yeux, les images lui reviennent et elle regarde le film de son histoire défiler. C’est à Paris que René et Céline ont fait leur premier grand voyage. Elle avait alors quatorze ans. René lui promettait une carrière internationale. Il avait raison. Ici aussi qu’elle a pris ses premiers cours de chant pour lui apprendre à placer sa voix. Tant de souvenirs, tant d’émotions. Et puis, il y a eu ce soir bien précis où elle lui a déclaré ses sentiments à la sortie d’un restaurant parisien. Elle avait passé toute la soirée assise à ses côtés à le regarder parler, bouger, manger. A le sentir vivre. Elle avait tellement la sensation de ne faire qu’un avec lui. Il était unique. Elle l’aimait depuis si longtemps. Il semblait si surpris, si gené aussi. Gentiment mais fermement, il avait repoussé ses avances. Elle était trop jeune, lui marié. C’était n’importe quoi… Elle en avait souffert. Puis, par la suite, le couple est revenu souvent dans la capitale française pour enregistrer les disques en français, écrits par Jean-Jacques Goldman ou se produire à Bercy. Une seule fois par le passé, Céline s’est retrouvée seule à Paris. René était resté aux Etats-Unis pour soigner son cancer. C’était en 1999. Elle avait assuré deux dates exceptionnelles au Stade de France pour son homme. A cette époque, elle croyait encore que l’amour est plus fort que tout. Aujourd’hui, elle sait qu’on perd certains combats et que la mélodie du bonheur a un coût.
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