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D’après le quotidien saoudien Al-Hayat, le Président de la Commission des médias audiovisuels, Dr. Riadh Najem, aurait annoncé, le 1er décembre 2013, au cours d’une réunion avec des hommes d’affaires et des professionnels des médias, la volonté de son organisation de créer un nouvel organe de censure. Ce dernier, rattaché à la commission qu’il préside, serait chargé de surveiller et de censurer le contenu vidéo de certains sites Internet, notamment sur Youtube.
Autre disposition mentionnée dans l’article : les Saoudiens souhaitant partager des vidéos sur Internet devront obtenir au préalable une autorisation de ce nouvel organe. Seules les utilisations de Youtube qui “conviennent à la culture, aux valeurs et traditions” saoudiennes seront autoritées.
Article que le Dr. Riadh Najem a par la suite critiqué, sans pour autant démentir l’information.
“Dans un pays où la Toile – déjà censurée et surveillée – est l’un des seuls espaces d’expression et de partage d’informations, cette annonce – si elle vient à se confirmer dans les faits – montre une fois de plus la volonté des autorités saoudiennes de supprimer tout espace de liberté, et de museler la société civile. Reporters sans frontières demande au gouvernement d’abandonner ce projet de loi liberticide, et plus généralement d’abandonner leur politique de censure systématique du contenu des sites Internet et de respecter les libertés d’expression et d’information,” a déclaré l’organisation.
La publication de cette information dans Al-Hayat a suscité de vive critiques sur les réseaux sociaux de la part de citoyens saoudiens.
Les médias traditionnels étant inféodés au pouvoir, Internet, notamment Youtube, est devenu l’espace privilégié des Saoudiens pour aborder les problèmes qui minent leur société. Ainsi selon Reuters, l’Arabie Saoudite est le pays au monde qui compte le plus grand nombre d’utilisateurs Youtube.
Reporters sans frontières rappelle que l’Arabie Saoudite figure sur la liste des pays “Ennemis d’Internet” établie par Reporters sans frontières. En 2011, les autorités avaient mis en place un certain nombre de mesures pour dissuader la population d’être informée sur les soulèvements populaires dans les autres pays arabes. Inflexibles face au bouillonnement du Web, elles se sont appliquées depuis à verrouiller encore davantage Internet, afin de limiter la circulation de l’information et d’étouffer toute revendication politique et sociale.
Dans une lettre adressée au journal Al-Hayat publiée le 4 décembre, le Dr. Riadh Najem a vivement critiqué l’article reprenant ses propos publié deux jours plus tôt. Il affirme notamment que celui-ci comprendrait de nombreuses exactitudes, sans pour autant démentir la volonté de la Commission des médias audiovisuels de créer d’un “outil pour protéger les jeunes saoudiens, et les sensibiliser quant à ce qui est acceptable pour la société et la culture saoudiennes”.