Reporters sans frontières s’insurge contre la destruction de la Radio AM 1.080 La Voz de las Mayorías, à Caranavi, à 160 kilomètres de La Paz, le 21 mai 2013. Cette radio communautaire, qui fait partie du réseau des radios des peuples originaires, a été détruite au cours d’affrontements entre des membres de deux fédérations paysannes – la Fédération agraire provinciale des paysans de Caranavi (FAPCA) et la Fédération agraire spéciale des paysans de Carrasco.

Des manifestants ont fait irruption dans la station – qui se situe dans les locaux de la FAPCA – lui reprochant son manque d’impartialité. Après avoir été menacé de mort, le journaliste a pris la fuite, trouvant refuge chez des voisins. Les manifestants ont détruit les équipements de transmission du média. “Il ne reste rien de la radio. J’ai conservé quelques papiers, comme la licence de fonctionnement, mais rien de plus”, a confié Franz Eddy Loza à Reporters sans frontières.

Au cours des affrontements, d’autres journalistes ont été menacés ou agressés par les manifestants, comme le cameraman de Radio Televisión Caranavi, frappé et dépossédé de sa caméra. Une trentaine de personnes ont été blessées.

“En 2012, plusieurs radios avaient été les cibles d’attentats à la dynamite, comme la radio communautaire Radioemisoras Bolivia 1.450 Khz AM, le 26 juin. Les médias doivent cesser de faire les frais de la violence résultant de conflits sociaux et politiques. Le travail et l’intégrité physique des professionnels des médias doivent être respectés”, a déclaré Reporters sans frontières.