Reporters sans frontières est profondément horrifiée et attristée par l’assassinat du cameraman freelance irakien, , le 4 décembre 2013 dans le nord de la Syrie.
“Yasser Al-Joumaili est le premier journaliste étranger assassiné par un groupe armé “d’opposition” dans les zones dites “libérées” du nord de la Syrie. Cet assassinat montre l’importance d’une mobilisation de la communauté internationale, des organisations syriennes et internationales de défense de la liberté de la presse et de l’ensemble des acteurs de l’information pour lutter contre tous ceux qui entendent museler les médias et réduire au silence leurs collaborateurs”, déclare Reporters sans frontières. L’organisation est partenaire de la campagne “Free press for Syria”, lancée le 2 décembre dernier, afin de dénoncer la “stratégie délibérée (de ISIS) visant à étouffer la liberté de la presse et à imposer une nouvelle censure généralisée au peuple syrien”.
D’après les informations recueillies, Yasser Faysal Al-Joumaili était depuis dix jours dans le nord de la Syrie, où il réalisait un reportage pour le compte d’un média espagnol. Plusieurs sources indiquent qu’il a été enlevé le 4 décembre 2013 par le groupe djihadiste ISIS (Islamic State of Iraq and Sham) dans la région d’Idlib, avant d’être exécuté. On ignore encore les circonstances exactes de cet assassinat.
Cameraman expérimenté, Yasser Faysal Al-Joumaili collaborait régulièrement avec Al-Jazeera international et l’agence Reuters. Originaire de Fallujah et âgé de 35 ans, il avait trois enfants.
Yasser Al-Joumaili est le vingt-septième journaliste professionnel tué en Syrie depuis le début du conflit, et huitième journaliste étranger. Par ailleurs, au moins 91 citoyens-journalistes syriens ont été tués depuis mars 2011 dans l’exercice de leur mission d’information.
Comme le souligne le rapport publié le 6 novembre dernier par Reporters sans frontières, “Le journalisme en Syrie une mission impossible?”, la Syrie est le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes. ISIS constitue aujourd’hui la principale menace pour les acteurs de l’information, qu’ils soient Syriens ou étrangers. Ce groupe djihadiste rejoint le club des “prédateurs de la liberté de l’information”.