Les gens stressés par leur travail ont un risque supérieur de 23% de faire un infarctus du myocarde par rapport à ceux qui ne subissent pas de pression au boulot, selon une vaste étude européenne qui confirme ainsi le lien entre stress au travail et risque d’
accidents cardiovasculaires.
Le stress au travail serait impliqué dans 3 400 à 4 000 infarctus par an en France.
Plusieurs travaux ont mis en évidence un lien entre le
stress au travail et le risque d’accidents cardiovasculaires, mais divers biais (notamment la définition de ce qu’est le stress au travail) n’avaient pas permis jusqu’à ce jour d’obtenir des résultats concordants d’une étude à l’autre. Pour tirer cela au clair, un consortium européen (IPD-WORK) regroupant 13 cohortes issues de 7 pays (soit près de 200 000 personnes dont 10 % de Français) a été initié en 2008. Des questionnaires ont été soumis aux participants afin d’évaluer leur niveau de stress au travail : celui-ci était notamment déterminé par la demande de travail de la part de l’employeur, l’excès de travail des individus, les demandes conflictuelles auxquelles ils sont confrontés ou encore le temps restreint qui leur est alloué pour accomplir les tâches qui leur sont confiées, explique l’Inserm qui a participé aux travaux.L’analyse des réponses a permis de préciser la proportion d’individus se sentant
stressés au travail, 15,3 %, alors que ce taux oscillait entre 12,5 et 22,3 % dans les études antérieures. Parallèlement, en 7 ans de suivi, 2 358 évènements coronariens ont été relevés. Surtout, les auteurs ont calculé que “les individus exposés au stress au travail ont un risque de 23 % plus élevé que ceux qui n’y sont pas exposés de faire un
infarctus“, indique Marcel Goldberg, chercheur à l’Inserm et professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin, qui a participé aux travaux.Les chercheurs ont également calculé que “3,4 % des infarctus recensés parmi les 200 000 individus sont attribuables au stress au travail“. Le
stress au travail constituerait donc un facteur de risque d’infarctus non négligeable, qui contribuerait chaque année en France à la survenue d’entre 3 400 à 4 000 accidents de ce type, souligne Marcel Golberg.Avec ses collègues, il plaide donc pour la mise en place et le renforcement de mesures préventives du stress au travail, dont l’impact sur la réduction du risque cardiovasculaire pourrait être renforcé par celui sur la consommation d’alcool et de tabac, elle-même fortement liée au stress.Amélie Pelletier
Source
“Job strain as a risk factor future coronary heart disease: Collaborative metaanalysis of 2358 events in 197 473 men and women“ – The Lancet, 14 septembre 2012 (
résumé consultable en ligne).Click Here: cheap INTERNATIONAL jersey