La dengue a touché des dizaines de milliers d’Antillais depuis le début de l’année, mais semblait épargner la métropole. Cependant cette maladie, transmise par un moustique particulier, vient d’affecter également une personne métropolitaine, à Nice. Même s’il est peu probable, le risque épidémique n’est pas exclu.
La dengue est une infection lié à un virus, qui est transmis par un moustique particulier, du genre Aedes : Aedes aegypti, Aedes albopictus, ou moustique tigre (signalé depuis plusieurs années dans le sud de la France) ou Aedes polynesiensis. La dengue se traduit par une sorte de forte grippe (syndrome grippal) survenant 3 à 14 jours après la piqûre. Dans de rares cas, il peut s’agir d’une forme hémorragique (saignements diffus,
purpura), plus grave.
Le virus de la dengue a donc été transmis à un homme dans le Sud de la France début septembre. C’est le premier cas dit “autochtone“. Auparavant, selon la Direction Générale de la Santé, la dengue avait été diagnostiquée chez 108 personnes depuis le 1er mai 2010 (date de début de la surveillance saisonnière), mais il s’agissait à chaque fois de cas “importés“ (c’est-à-dire découverts chez des personnes revenant d’autres pays ou des DOM-TOM).
Ce premier cas autochtone est survenu à Nice et a été confirmé par des prélèvements biologiques Nice le 10 septembre. Depuis, ce patient, qui présentait a priori une forme simple de dengue, “est guéri et en bonne santé“, selon le communiqué du ministère de la santé et des sports.
Afin d’éviter une éventuelle propagation et, si possible, de tuer les moustiques responsables, des “actions de démoustication ont été mises en oeuvre autour de la zone de résidence de la personne atteinte“. Les mesures de surveillance vont également être renforcées. Néanmoins malgré ces précautions il est possible que le virus se dissémine, en raison de la présence importante du moustiques tigre (Aedes albopictus) dans la région Alpes-Maritimes.
Le ministère de la santé appelle donc les habitants de Nice et de ses alentours à renforcer les mesures de prévention, mesures récapitulées dans une brochure sur le moustique tigre téléchargeable
en cliquant ici :
– Détruire les larves ainsi que les gites potentiels de reproduction des moustiques autour et dans l’habitat (en supprimant les soucoupes sous les pots de fleurs et en vidant au moins une fois par semaine tous les récipients contenant de l’eau stagnante : vase, détritus, gouttières…) ;
– Se protéger des piqures de moustiques en portant des vêtements longs, en utilisant des répulsifs cutanés (en respectant les précautions d’emploi, en particulier chez l’enfant et la femme enceinte) ainsi que des moustiquaires de berceau chez le nouveau-né et le nourrisson ;
– Protéger l’habitat (moustiquaires, diffuseurs électriques….).
Le ministère rappelle également une nécessaire précaution thérapeutique : “il est nécessaire d’éviter impérativement la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires“ pour lutter contre les symptômes viraux (fièvre, douleurs musculaires, etc.), en raison du possible risque hémorragique.
En pratique, si vous habitez dans le Sud-est de la France, il vous est donc recommandé de vous protéger des moustiques et, en cas de survenue d’une forte grippe, de consulter votre médecin et de ne prendre que du
paracétamol en attendant.
Jean-Philippe Rivière
Sources :
– “Premier cas autochtone isolé de dengue en France métropolitaine“, communiqué de presse du ministère de la santé, 13 septembre 2010
– Communiqué de la Direction Générale de la Santé, 13 septembre 2010
Photo : un moustique tigre, © DURAND FLORENCE/SIPAClick Here: New Zealand rugby store