Les bons gestes en vacances : à la mer, à la montagne, à l'étranger

Chacun pollue en ville, dans sa vie quotidienne, tout autant qu’en vacances. Nos transports, nos envies de découverte de la nature, à la plage ou en randonnée laissent des traces parfois irréversibles. Avant de faire du ski ou de la plongée, de préparer ses bagages ou de louer une voiture, toute information est utile lorsqu’il s’agit de respecter en même temps que l’on admire. Petit guide des vacances écolo.

Même un petit week-end a ses méfaits pour l’environnement. Une randonnée en 4×4, un souvenir fabriqué à partir d’un animal menacé, une bouteille en plastique abandonnée sur la plage : autant de gestes anodins qui peuvent, à échelle mondiale, menacer l’environnement et l’écosystème. Or, les vacances, c’est aussi le moment de bousculer ses habitudes, d’aller à la rencontre des autres et apprendre le respect mutuel des cultures. Le moment, en fait, de protéger la nature. A la montagne, à la mer, en randonnée ou à l’étranger
A la montagne
La voiture n’est pas pratique pour se rendre en montagne. Les conditions de route sont difficiles à cause du froid, les embouteillages sont monnaie courante, et le moteur surchauffe. Le train se révèle plus rapide, plus confortable et plus économique. Le covoiturage est aussi une solution alternative plus économique.
Un label écologique a été créé pour les stations alpines d’Europe, Alpine Pearls, mais aucun label français. Les 45 réunies autour de ce label proposent d’autres modes de transport et des carburants verts. Les déchets sont triés, l’eau assainie, l’énergie est partiellement solaire. Il existe également des stations vertes, dont le patrimoine naturel est d’une grande richesse, qui préservent l’environnement.
Dans la station, il vaut mieux pratiquer des sports ne nécessitant pas d’installations mécaniques, comme le ski de randonnée, le ski de fond ou la raquette, plutôt que le ski de piste. Ces activités sont également des moyens plus doux de découvrir les paysages de montagne. Enfin, il est plus écologique de louer son matériel, à moins que l’on skie régulièrement.
Les grandes stations perturbent en elles-mêmes l’environnement de montagne. Les paysages sont défigurés par les remontées mécaniques et les lignes à haute tension engendrent des dépenses énergétiques énormes. Les canons à neige dérèglent l’écosystème et augmentent le réchauffement climatique. Dans tous les cas, il vaut mieux les éviter.
Pour se nourrir, le sandwich ou la salade préparée est préférable aux restaurants d’altitude, dont les transports de nourriture ne sont pas écologiques. Il ne faut en aucun cas jeter ses détritus ou un mégot de cigarette.
A la mer
La plage est comme tout autre paysage naturel : il faut éviter d’y laisser n’importe quel déchet. Bronzer en toute tranquillité peut se faire avec un lait solaire, mais pas une huile, qui n’est pas soluble dans l’eau et y forme un écran à la surface, un écran diminue la photosynthèse.
Si l’on dispose d’un bateau de plaisance, il est préférable de jeter l’ancre dans une zone sableuse de couleur claire. En Méditerranée, cette ancre peut également causer des dégâts irréversibles sur la posidonie, une plante marine protégée depuis 1988 et essentielle pour la biodiversité. Pour entretenir son bateau, il vaut mieux le laver avec un produit non nocif, comme le savon de Marseille.
Egalement, un plongeur respectable sait ne pas perturber l’environnement qu’il admire. Il ne ramène rien à l’extérieur, ne nourrit pas les poissons et ne touche pas les animaux, car certaines espèces sont très fragiles.
En randonnée
En forêt ou à la campagne, la nature sauvage a besoin d’être respectée. Et le vélo, la marche à pied ou le cheval sont plus respectueux que le quad, le 4×4 ou la moto. Ils effraient les animaux, polluent et mettent le terrain à l’épreuve.
Ce que l’on prend à l’écosystème peut parfois lui être utile. Respecter les arbres, ne pas y graver ou nom ou casser une branche, pour les défendre contre l’invasion de parasites. En prenant une fleur ou une plante sur son chemin, on peut amputer le capital d’une espèce rare ou protégée. Les champignons, même s’ils sont toxiques, sont essentiels à leur environnement.
Les déchets prennent du temps à disparaître. Il faut toujours disposer d’un sac sur toi qui fera office de poubelle. Une canette prend dix ans à de décomposer, une bouteille en plastique mille ans, un mégot sept ans. Le verre abandonné peut, avec les rayons du soleil, provoquer un incendie de forêt.
A l’étranger
Faire ses éco-bagages, c’est possible ! Il suffit de limiter la taille de son sac, de ne pas emmener de plastiques mais surtout, des piles rechargeables si l’on ne veut pas polluer à l’étranger.
Il y a des chances que l’eau que vous consommiez dans un pays en voie de développement ne soit pas traitéé. Il vaut mieux donc emporter un shampooing et un savon naturels ainsi que des lessives sans phosphates. Utiliser l’eau avec parcimonie, surtout dans les pays chauds, où elle se fait rare. Une gourde équipée d’un filtre permet de ne pas trop jeter de bouteilles en plastique.
S’il est interdit de ramener certains animaux chez soi, ce n’est pas le cas de l’artisanat local. Or, certains souvenirs sont élaborés à partir d’espèces menacées. Si un article en cuir, un coquillage, un corail peut être tentant, il faut néanmoins se méfier et s’informer avant d’acheter. Il en est de même pour les carapaces de tortue servant à faire des instruments de musique, ainsi que pour certains végétaux, comme les bois rares ou certaines fleurs telle les orchidées.
Pour les achats de souvenirs, les objets issus des techniques artistiques traditionnelles permettent à celles-ci de perdurer. L’artisanat est parfois la seule source de revenus, mais il faut toujours veiller à se renseigner sur l’objet et les matériaux utilisés.
Mieux vaut faire du golf chez soi que dans les pays du Sud. En Thaïlande, il faut une tonne et demi de fertilisants pour entretenir un terrain chaque année, et son arrosage équivaut à la consommation de 60 000 Thaïlandais.
David Bême