Salles de shoot : la première ouvrira ses portes à Paris le 14 octobre

La ministre de la Santé Marisol Touraine et la maire de Paris Anne Hidalgo visitent ce jour la première "salle de shoot" en France, un projet controversé, qui ouvrira ses portes vendredi 14 octobre 2016 à l’hôpital Lariboisière dans le Xème arrondissement.

La première salle de shoot ouvrira ses portes le 14 octobre 2014 dans un local à l'hôpital Lariboisière, à Paris. ©AFP PHOTO THOMAS SAMSON

Cette salle de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), selon l’appellation exacte, est une première en France où l’expérimentation est très attendue par les associations de lutte contre la toxicomanie.Un long chemin a été fait avant l’ouvertureRappelons que l’ouverture de cette première salle de shoot expérimentale sera ouverte après un long chemin de discussions et de débats à l’assemblée nationale. En effet, cette dernière

avait voté l’expérimentation des “salles de shoot“ le 7 avril 2015 dans la soirée après plus de quatre heures de vifs débats et discussions entre le gouvernement et l’opposition. Cette première salle rentre dans le cadre d’une expérimentation des salles de consommation de drogues à moindre risque qui sera limitée à 6 ans.Une visite officielle en petit comitéLa salle, qui sera visitée par la maire et la ministre en petit comité, accueillera vendredi après-midi ses premiers usagers, sans autre publicité.Avec le lancement de cette expérimentation, la France rejoint les nombreux pays (Allemagne, Australie, Canada, Espagne, Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suisse) où de tels espaces ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années.Ouverte de 13h30 à 20h30 chaque jour et aménagée sur 450 m2 dans l’enceinte même de l’hôpital avec une entrée séparée, la salle comprend un accueil, une salle d’attente et une salle de consommation. Une centaine de personnes par jour pourront être accueilliesElle pourra accueillir chaque jour une centaine de personnes, obligatoirement majeures. Une vingtaine de médecins, infirmiers, éducateurs, assistants sociaux et agents de sécurité seront à leur disposition.Cette salle expérimentale sera réservée aux toxicomanes majeurs qui s’injectent des produits qu’ils apportent eux-mêmes, sous la supervision de personnes qualifiées, avec du matériel stérile.Strasbourg a également annoncé l’ouverture prochaine d’une SCMR au sein du Nouvel Hôpital civil et Bordeaux est également candidate.Le quartier le plus touché de ParisLa salle parisienne sera dirigée par l’association Gaia Paris, implantée sur la capitale depuis plus de 10 ans et gérant déjà deux programmes à destination des toxicomanes, échanges de seringues ou centre de soins et d’accueil dans un minibus.Le quartier de la gare du Nord, derrière laquelle se trouve Lariboisière, est le quartier le plus touché de Paris par la consommation de drogue. Dès 1995, des distributeurs de seringues y ont été implantés. Le Conseil de Paris a voté en mars dernier l’attribution d’une subvention de 850 000 euros pour ouvrir cette salle. Son fonctionnement sera en revanche assuré par la Sécurité Sociale.Un projet très controverséCes salles, demandées depuis des années en France par les associations et une partie du corps médical, sont très contestées par d’autres spécialistes qui les jugent contre-productives ou des riverains qui craignent des troubles de voisinage.L’initiative parisienne est également critiquée à droite. Lundi, lors du point de presse hebdomadaire du parti Les Républicains, une des porte-parole, Brigitte Kuster, a pointé “le risque d’un encouragement de la présence des dealers“. Un autre porte-parole, Philippe Juvin, médecin anesthésiste, a affirmé qu’il y a en France “un système très organisé de substitution” avec un médicament comme le

Subutex®. “Nous n’attendons aucun effet bénéfique d’une salle de shoot“, a-t-il ajouté.Dimanche sur France Inter, Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate LR à la primaire de la droite, s’était  prononcée “contre“. “Dans la salle de shoot, il n’y a pas de thérapies. Ce qui est proposé, c’est d’avoir une amélioration sanitaire mais pas d’accompagnement pour pouvoir s’en sortir“, avait ajouté l’élue parisienne.Click Here: cheap INTERNATIONAL jersey