Une étude britannique révèle que les clips de musique disponibles sur Youtube inciteraient les adolescents à fumer des cigarettes et à boire de l’alcool en raison d’un nombre important d’images et de textes mettant en valeur ces produits contenues dans ces vidéos. Les clips “Blurred Lines“ de Robin Thicke et Pharell Williams et “Drunk in love“ de Beyonce font partie de ceux qui diffusent le plus d’images et de paroles liées à l’alcool et au tabac.
Le clip “Blurred Lines“ de Robin Thicke contient un nombre important d'images faisant référence au tabac et à l'alcool (capture d'écran Youtube).
L’étude publiée dans le Journal of Epidemiology & Community Health s’est intéressée au niveau d’exposition des adolescents et des adultes britanniques aux 32 vidéos clips les plus populaires en Grande-Bretagne. Les chercheurs ont demandé à 2 068 adolescents âgés de 11 à 18 ans et 2 232 adultes de plus de 19 ans de répondre à des questionnaires sur leurs visionnages de clips sur Youtube pendant 12 semaines (entre le 3 novembre 2013 et le 19 janvier 2014).Aussi, pour chaque clip, les auteurs de l’étude ont décortiqué 10 secondes afin d’établir le nombre d’images et de paroles évoquant l’
alcool et le
tabac qui étaient diffusées pendant ce laps de temps.Les filles âgées de 13 à 15 ans sont les plus exposéesLes résultats des questionnaires ont établi que les 32 vidéos clips choisis étaient davantage regardé par les adolescents que par les adultes. Aussi, les participants âgés de 13 à 18 ans ont été exposés en moyenne à 11,48 images et paroles évoquant le tabac, tandis que ceux âgés de 16 à 18 ans en ont vu 10,5. Les chercheurs ont dénombré seulement 2,85 évocations de tabac visionnées par les adultes.Quant à l’alcool, les chercheurs estiment que chaque adolescent a visionné et écouté environ 52,11 images et paroles faisant l’apologie des spiritueux, contre 14,13 pour chaque adulte. Le chiffre grimpe à 70,68 chez les filles âgées de 13 à 15 ans !Les résultats de l’étude indique, par ailleurs, que l’exposition à ces images et paroles de tabac et d’alcool était 65 % plus importante chez les filles âgées de 13 à 15 ans que chez les autres participants à l’étude.Ces informations montrent donc que les plus exposés à ces images et ces paroles positives sur le tabac et d’alcool sont les adolescents, en particulier les filles. De plus, ces clips normalement destinés à un public de 24 à 34 ans, sont en réalité cinq fois plus visionnés par les adolescents que par les adultes.Aucun contrôle des images d’alcool et de tabac sur YoutubeOr, des études ont prouvé dans le passé que les adolescents exposés à des contenus favorables à l’alcool ou au tabac dans les films étaient plus susceptibles de commencer à fumer et à boire de l’alcool. “Tandis qu’un contrôle de ces images existent pour les films, absolument aucune régulation des images n’a été mise en place pour les clips diffusés sur Internet alors qu’ils peuvent avoir un impact sur la santé des jeunes“, regrettent les chercheurs. Quatre clips pointés du doigtL’étude établit enfin que les clips “Trumpets“ de Jason Derulo et “Blurred Lines“ sont ceux qui diffusent le plus d’images et de paroles liées au tabac. Tandis que les clips “Timber“ de Pitbull et “Drunk in love“ de Beyonce sont ceux qui évoquent le plus l’alcool dans leurs images et leurs textes.Ces clips sont souvent regardés plusieurs fois par une même personne
Les auteurs de l’étude rappellent que ces chiffres ne concernent que la Grande-Bretagne et qu’ils se sont basés sur un seul visionnage par personne. Or, ces clips sont souvent regardés plusieurs fois par une même personne ce qui multiplie le nombre d’expositions à ces images pour chaque internaute.
Uniquement pour la Grande-Bretagne, les chercheurs estiment qu’en l’espace d’un an, les clips vidéo sur Youtube délivrent plus de 4 milliards d’images et de paroles liées à l’alcool, et environ 1 milliard pour le tabac.Annabelle IglesiasSource : Adult and adolescent exposure to tobacco and alcohol content in contemporary YouTube music videos in Great Britain: a population estimate, Jo Cranwell and al, janvier 2016, Journal of Epidemiology & Community Health (
abstract disponible en ligne).Click Here: cd universidad catolica