Un logo, une histoire : “Columbia Pictures”

Le célébrissime logo de la MGM et son lion fétiche qui rugit (de plaisir, forcément), Paramount, Columbia Pictures et la femme à la torche rappelant la statue de la liberté, Warner Bros et son sigle en forme de bouclier…Vous avez très certainement déjà vu les logos de ces studios. Mais connaissez-vous la petite histoire derrière ces créations ?

Vous les avez forcément vu, et pour cause : ils sont toujours placés avant les films, que vous les découvriez en salle, ou au fond de votre canapé, devant une bonne séance DVD / Blu-ray de votre petit Home Cinema. Qui ça, “ils” ? Ils, ce sont les logos des studios de cinéma, authentiques icônes de leurs vénérables propriétaires. Que serait par exemple la Metro Goldwyn Mayer sans son lion qui rugit ?

 

Après DreamWorks SKG évoqué la dernière fois, place à l’icône Made in Columbia Pictures, sa célèbre femme portant une torche, qui n’est évidemment pas sans rappeler la Statue de la Liberté, incarnation absolue de l’Amérique.

 

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Columbia Pictures et la femme porte-flambeau

 

Une des plus anciennes Majors dans le paysage hollywoodien, Columbia Pictures fut créée en 1919 par deux frères, Harry et Jack Cohn, ainsi qu’un troisième associé : Joe Brandt. En fait, dans un premier temps, son nom fut Cohn-Brandt-Cohn Film Sales. Au début de l’aventure, nombreuses étaient les productions dotées d’un faible voir très faible budget, au point d’ailleurs que la société ne tarda pas à reçevoir le sobriquet de Corned Beef and Cabbage, ou CBC. Initiales des trois associés bien entendu, mais surtout qui signifie littéralement “Boeuf en conserve et chou”.

 

En 1924, les relations houleuses entre les deux frères Cohn poussent Brandt à revendre ses parts à Harry, qui décide de changer le nom de la société dans un souci d’améliorer son image : ainsi né la Columbia Pictures Corporation.

 

Claudia Dell, qui aurait été selon Bette Davis la première incarnation de “Columbia”.

Le logo du studio est “Columbia”, personification même de l’Amérique, venant marcher sur les plates-bandes de la statue de la liberté qui garde l’entrée du port de New York. Bien que le logo de la société fut créé en 1924 et identifié comme “la femme à la torche”, l’identité du mannequin / actrice ayant servi de modèle n’a jamais pu être établi avec certitude; d’autant que plus d’une douzaine de femmes affirmèrent avoir servi de modèles.

 

Dans son autobiographie écrite en 1962, The Lonely Life, l’actrice Bette Davis affirme que le modèle en question était une certaine Claudia Dell, une starlette originaire du Texas et passée par la scène musicale de Broadway. En 1987, People Magazine évoque le nom d’une certaine Amelia Batchler, mannequin, qui pris la pose pour le logo en 1933. En 2001, le Chicago Sun Times se penche lui-aussi sur la question, pour arriver à la conclusion qu’il s’agit plutôt d’une certaine Jane Bartholomew, qui arrondissait alors ses fins de mois en faisant de la figuration dans les films de la Columbia. Vu les nombreuses variations du logo au fil des années, on peut en fait penser que tous les noms donnés sont valables.

 

Ci-dessus, Le logo tel qu’il apparait en 1934 devant le film New York-Miami. “Columbia” apparait avec une coiffe noire, à moitié habillée avec le drapeau américain. Contrairement aux versions ultérieures, ni le bas de ses pieds, ni le piédestal apparaissent. En fait, elle fait surtout songer à une version américanisée de Cléopâtre.

Ci-dessus, “Columbia” version 1939, qui ouvre le film Mr. Smith au Sénat. Une version plus raffinée que la première, rappelant la mythologie grecque et ses dieux. Alors que dans la version de 1934, “Columbia” fixe le spectateur du regard, elle regarde au loin dans celle de 1939. Passe également à la trappe le mot “Production”, pour n’afficher que “Columbia”.

 

1993, la renaissance de “Columbia”

 

Entre 1941 et le tout début des années 1990, le logo subi de nombreuses modifications. Certaines étant d’ordre purement cosmétique comme les replis de la robe de “Columbia”. D’autres étant nettement plus contestables comme en 1976, lorsque le studio fit purement et simplement disparaître “Columbia”, au profit d’un simple rayonnement censé représenter celui de la torche. On vous laisse le soin d’admirer ce changement (cette hérésie ?) ci-dessous…

 

En 1989, le studio Columbia Pictures est racheté par Sony Pictures Entertainment. Ces derniers souhaitent revenir à une version classique du logo. En 1993, le studio charge l’illustrateur Michael J. Deas de plancher sur la nouvelle version. Il se rend alors à Mandeville, en Louisiane, pour faire passer des essais afin de trouver celle qui prendra la pose immortelle. C’est finalement une jeune femme de 28 ans, du nom de Jenny Joseph, qui est retenue.

 

Peintre-muraliste, c’est la première -et dernière- fois qu’elle se prête à l’exercice. Dans la version finale du logo, Deas n’a toutefois pas mis le visage du modèle. Il s’agit d’une création Composite, réalisée à partir du visage de Jenny Joseph. Il s’agit, encore aujourd’hui, toujours du même modèle. Le résultat est visible ci-dessous.

 

Comme chez les concurrents, le logo de Columbia Pictures s’offre de temps à autre un petit lifting sympa pour la sortie d’un film. Morceaux choisis ci-dessous.

 

Celui de Anges et démons :

 

Celui de Charlie et ses drôles de dames :

Pour Casino Royale, le logo passe en noir et blanc :

Le logo pour la sortie de Da Vinci Code :

Ci-dessous, une variation pour la sortie de The Grudge 2. Bien flippante !

Séquence Flash / neuro-laser pour la sortie de MIIB :

On termine notre sélection avec une petite pépite. La version délirante (et osée !!) d’un film de 1959, La Souris qui rugissait. Ou comment “Columbia” devient une Pin-Up sexy :

Olivier Pallaruelo