Pourquoi Hot Shots ! 2 est l’un des films les plus drôles du monde

Il fête les 25 ans de sa sortie en France ce samedi 25 août, et le constat est toujours le même : “Hot Shots ! 2” reste l’une des comédies les plus drôles et l’Histoire du cinéma. La preuve avec ces cinq arguments.

2. Parce que certains gags ont marqué toute une génération
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Topper Harley recouvert par les douilles des balles qu’il vient de tirer, le chauffeur de la limousine qui multiplie les stratagèmes pour observer ce qu’il se passe sur la banquette arrière, la casquette laminée par les pales de l’hélicoptère présidentiel… Sans oublier le célèbre plongeoir au-dessus du lit. Nombreuses sont les images qui nous viennent en tête lorsque l’on évoque Hot Shots ! 2. Car c’est davantage sur le plan visuel que le film a marqué les esprits, avec bon nombre de scènes iconiques, encore aujourd’hui.
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© Twentieth Century Fox

Au début des années 90, les spectateurs du monde entier ont fait connaissance avec Topper Harley, pilote de chasse plus gaffeur mais pas moins doué que le Maverick de Top Gun. Peu de temps après, en 1993, la saga Hot Shots ! a passé la seconde avec une suite pas forcément plus longue, mais certainement plus explosive et drôle que l’original. Un film qui fête aujourd’hui ses 25 ans et reste l’une des comédies les plus drôles de l’Histoire du cinéma. La preuve par cinq. 

PARCE QUE C’EST LE SOMMET DE L’HUMOUR ZAZ…

… même si un seul des membres du trio Zucker-Abrahams-Zucker, qui a marqué l’histoire de la comédie américaine pendant une quinzaine d’années, a travaillé sur les Hot Shots ! Mais les films portent indéniablement la patte des compères et constituent la quintessence de leur style. Plus encore qu’avec Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, qui a moins bien veilli, ou la saga des Y a-t-il un flic… ? Un humour qui rappelle celui de Mel Brooks, mais en poussant le curseur du grand n’importe quoi et de l’absurde de plusieurs crans, et fonctionne sur trois niveaux : l’écriture, la mise en scène et le montage.

Grâce à l’écriture, les trois hommes nous ont offert une poignée de dialogues savoureux, où les bons mots le disputent au non-sens, comme lorsque le héros annonce ici que les bonzes chez qui il s’est retiré “ont fait voeu de célibat, comme leurs pères et leurs grands-pères avant eux.” Il ne faut donc pas chercher la logique, surtout qu’il se passe des choses à l’image dans le même temps, tant au premier plan qu’aux second et troisième, les ZAZ ayant cultivé, en plus de leurs gags burlesques, un art du détail qui tue et nous ne saute pas immédiatement aux yeux, car souvent amené avec le plus grands des naturels. C’est notamment pour cette raison que leurs films gagnent à être revus, un nouveau visionnage permettant par exemple de constater que le taxi new-yorkais qui véhicule les héros jusqu’à un hélicoptère au coeur de l’Irak, ça n’est pas vraiment logique. Mais c’est très drôle.

Mais pour que le cocktail ZAZ soit parfait, il ne faut pas oublier le montage, qui leur permet de jouer sur les échelles et distances, et fait apparaître l’une des notions essentielles de leur humour : la surenchère. Tout porte en effet à croire que les brainstormings ont accouché de plusieurs idées, toutes plus farfelues les unes que les autres, pour une même scène. Et qu’au lieu de faire un choix, ils ont tout mis à l’écran avec un effet de gradation qui nous permet de mesurer leur degré d’inventivité. Notamment lors des fusillades, où les ennemis meurent d’une manière de plus en plus absurde, ou avec le chauffeur de la célèbre scène de la limousine.

Avec Hot Shots ! 2, Jim Abrahams permet à l’humour ZAZ d’atteindre son sommet. Un niveau avec lequel ils ne renoueront jamais par la suite, ensemble (Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?, produit par leurs soins, ou Scary Movie 4, co-écrit par Jim Abrahams et David Zucker) ou séparément. Alors qu’il fête aujourd’hui ses 25 ans en France, ce long métrage reste donc leur chef-d’oeuvre, et il n’a pas pris une ride.

PARCE QUE CERTAINS GAGS ONT MARQUÉ TOUTE UNE GÉNÉRATION

Topper Harley pratiquement enseveli par les nombreuses douilles des balles qu’il vient de tirer, le chauffeur de la limousine qui multiplie les stratagèmes pour observer ce qu’il se passe sur la banquette arrière, les marques de soutien-gorge de Saddam Hussein, la barre de fer qui épouse le visage du Président Benson lorsqu’un coup lui est asséné, la casquette laminée par les pales de l’hélicoptère présidentiel… Sans oublier le célèbre plongeoir au-dessus du lit. Nombreuses sont les images qui nous viennent en tête lorsque l’on évoque Hot Shots ! 2. Car si les dialogues font mouche, c’est davantage sur le plan visuel que le film a marqué les esprits, avec bon nombre de scènes iconiques, encore aujourd’hui. Comme pour nous rappeler sa place au panthéon de la comédie.

PARCE QUE LE COUPLE TOPPER/RAMADA

Qui, parmi les couples de comédie, peut s’asseoir à la table de Topper Harley et Ramada Thompson et leur dire “Nous avons fait mieux que cuire des oeufs et du bacon sur un ventre, ou faire sauter une olive depuis un nombril [gag réalisé sans trucage dans Hot Shots ! premier du nom au passage]” ? Pas grand monde, et c’est grâce au second volet du dyptique que les personnages incarnés par Charlie Sheen et Valeria Golino ont enfoncé le clou. En dégustant des spaghettis comme dans La Belle et le Clochard par exemple.

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Capables du plus grand des sérieux au moment de chuter avec grâce ou prononcer des dialogues absurdes, les deux acteurs auraient pu poursuivre dans cette voie. Mais s’il n’a pas abandonné la comédie pour autant, comme Spin City et Mon Oncle Charlie l’ont prouvé, Charlie Sheen n’est pas devenu la parodie officielle de Tom Cruise ou Sylvester Stallone, abordant le genre de façon plus directe grâce à la sitcom, avant de devenir la caricature de lui-même au gré de déboires qui lui ont notamment valu d’être renvoyé et remplacé par Ashton Kutcher sur Mon Oncle Charlie. De son côté, Valeria Golino a privilégié le drame italien à la comédie hollywoodienne, à tel point qu’Hot Shots ! 2 fait presqu’office d’anomalie à l’échelle de sa filmographie.

Tendre et drôle, le couple Topper-Ramada constitue le coeur de la saga Hot Shots !, et l’alchimie entre leurs deux interprètes n’y est pas étrangère, si bien que l’on regrette de ne pas les avoir plus vus à l’oeuvre. Ne serait-ce que pour entendre d’autres déclarations d’amour de l’acabit du “Mon coeur se tire-bouchonne sur mes chevilles comme un vieux slip moite” du premier opus. Ou quand la romance et l’humour font bon ménage.

PARCE QUE LLOYD BRIDGES

Comme Leslie Nielsen, ex-jeune premier de Planète interdite qu’il a croisé au casting de Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, Lloyd Bridges ne se destinait initialement pas à la comédie et s’est d’abord illustré dans le western, en apparaissant notamment face à Gary Cooper dans Le Train sifflera trois fois. Mais c’est bien dans le registre comique que l’acteur, décédé il y a 20 ans, en mars 1998, a fait fureur a la fin de sa carrière. Et il le doit en grande partie aux ZAZ.

Présent de façon sporadique dans Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, avec un running gag autour du fait que ça n’était pour son personnage pas la bonne semaine pour arrêter de fumer/boire/sniffer de la colle, il prend du galon dans le premier Hot Shots ! Au propre comme au figuré puisque son Amiral Benson occupe une place importante dans l’histoire. Mais pas autant que dans la suite. Conscient du succès rencontré par ce gaffeur en série auprès du public, Jim Abrahams lui offre un peu plus de temps d’écran dans l’épisode 2. Et un peu plus de scènes d’anthologie par la même occasion, entre ses coups de pelle involontaires aux anciens présidents et son combat contre Saddam Hussein.

Et c’est sous la direction du réalisateur qu’il a tenu son dernier rôle : celui d’un Parrain de la Mafia dans Le Prince de Sicile, qui parodiait la saga criminelle de Francis Ford Coppola. Mais avec moins de réussite que les précédentes collaborations entre Jim Abrahams et Lloyd Bridges, qui s’est depuis trouvé un successeur en la personne de Ty Burrell, le Phil de Modern Family, qui rappelle le père de Jeff Bridges ou Leslie Nielsen dans sa façon de provoquer des catastrophes avec le plus grand des sérieux. Et lui non plus ne se destinait d’abord pas à la comédie.

Lloyd Bridges et le casting dans leurs oeuvres :

Hot shots ! 2 Bande-annonce VO

PARCE QU’IL EST DIFFICILE DE NE PAS Y PENSER FACE AUX FILMS PARODIÉS

Si vous n’avez pas eu besoin des arguments ci-dessus pour vous convaincre des qualités d’Hot Shots ! 2, c’est sans doute parce que vous le considérez déjà comme l’une des plus grandes comédies de l’Histoire du cinéma. Et que vous avez du mal à regarder Rambo III sans imaginer Sylvester Stallone remplacer la flèche de son arc par une poule, ou nouer son bandeau rouge sur le yeux. À ne pas penser à Charlie Sheen mangeant ses lacets de chaussures pendant la scène des spaghettis de La Belle et le Clochard. Ou à faire face à la violence de RoboCop et Total Recall sans penser qu’ils ne détiennent pas le record du film le plus sanglant.

Car c’est aussi ça, l’effet Hot Shots ! 2 : comme ses gags auxquels on pense immédiatement, sa force parodique lui permet de rayonner au-delà du cadre façonné par Jim Abrahams et son co-scénariste Pat Proft, et lui a permis d’atteindre le statut de film culte au fil des années. Le tout avec un style repris, avec moins de réussite par la saga Scary Movie (dont Jerry Zucker a réalisé les épisodes 3 et 4) ou les longs métrages initiés avec Big Movie et qui n’ont pas eu le moindre impact sur la pop culture. Une preuve supplémentaire, et un peu plus objective, des grandes qualités du long métrage qui fête aujourd’hui ses 25 ans. Et que vous pouvez revoir sans mal, si vous n’êtes toujours pas convaincus.