Un journaliste du New York Times expulsé à la veille des élections législatives

, responsable du bureau d’Islamabad du New York Times, a été forcé de quitter le Pakistan le 12 mai 2013. Le 9 mai, deux jours avant la tenue d’élections législatives historiques pour le Pakistan, le journaliste avait reçu une lettre d’expulsion signée du ministère de l’Intérieur, lui ordonnant de quitter le pays dans les 72 heures. Aucune raison n’était apportée, si ce n est que son visa avait été annulé pour cause “d’activités indésirables”.

“L’expulsion d’un journaliste étranger à l’heure où se déroulent des élections historiques entre en totale contradiction avec l’espoir de démocratie que ces dernières ont suscité. Cette décision, émanant d’autorités officielles, s’inscrit comme un frein volontaire à une couverture impartiale du scrutin”, a déclaré Reporters sans frontières.

“L’expulsion de Declan Walsh, grand spécialiste du Pakistan, est profondément regrettable, et nous laisse craindre que ce type de pratiques ne vienne à se répandre dès lors que les intérêts électoraux des responsables politiques seront en jeu. Ces derniers doivent pourtant bien comprendre que l’instauration de la démocratie ne passera pas sans le respect de la liberté de l’information”, a ajouté l’organisation.

“Ça y est, j’y vais. Difficile de croire que ceci est vraiment en train de se produire” . C’est par ce tweet que Declan Walsh a conclu son séjour de neuf années au Pakistan, au matin de son départ pour l’aéroport, accompagné du journaliste de Dawn, Cyril Almeida, et escorté d’un convoi de responsables de la sécurité.

Selon l’arrêté d’expulsion, qui lui a été délivré par des officiers de police : “Il est attendu que, par la présente, votre visa est annulé au regard de vos activités indésirables. Il vous est, par conséquent, conseillé de quitter le territoire dans les prochaines 72 heures”. Le ministère de l’Intérieur a refusé de lui apporter des informations complémentaires.

, rédactrice en chef du New York Times, a écrit une lettre aux autorités, à travers laquelle elle décrit Declan Walsh comme un “reporter intègre qui a toujours produit des reportages équilibrés, nuancés et factuels sur le Pakistan”. Elle a qualifié l’accusation “d’activités indésirables” de “vague et infondée”.

, 39 ans, travaillait comme correspondant au Pakistan du quotidien britannique The Guardian depuis 2004, avant de rejoindre le New York Times en janvier 2012. Ses écrits ont beaucoup porté sur les violentes convulsions politiques du pays, l’insurrection islamiste et les tensions avec les Etats-Unis autour des attaques de drones.

Photo : Declan Walsh