de l’Agence autonome de communication Subversiones, et , de Multimedios Cronopios, ont été remis en liberté dans la nuit du 5 au 6 septembre 2013, après le versement d’une caution de 15 800 pesos chacun (environ 900 euros). Les deux journalistes restent néanmoins sous le coup de poursuites judiciaires, notamment pour “atteinte à l’ordre public”. En fonction des éléments produits par leurs avocats, le juge pourrait décider de lever les charges dès ce 9 septembre.
“Nous réclamons une fois encore l’abandon de la procédure abusivement engagée contre deux journalistes qui n’ont fait qu’exercer leur métier, estimant déjà exorbitante la caution au prix de laquelle ils ont pu retrouver la liberté. Justice ne sera pleinement rendue qu’après enquête sur le comportement des forces de l’ordre au cours de ces journées de manifestations contre la réforme du secteur éducatif”, déclare Reporters sans frontières.
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Les journalistes indépendants et ont été libérés sous caution le 3 septembre 2013, en même temps que d’autres personnes arrêtées de façon arbitraire lors des manifestations du 1er septembre 2013 dans la capitale. Cependant, et ont été transférés dans un centre de détention du District fédéral en attendant qu’un juge définisse le montant de leur caution. Le procès des quatres journalistes est toujours en cours.
“Reporters sans frontières réitère sa demande que tous les journalistes soient libérés et que toutes les charges retenues contre eux soient abandonnées”, a déclaré l’organisation.
Au moment de son arrestation, Gustavo Ruíz Lizárraga, de l’Agence autonome de communication SubVersiones s’est identifié comme journaliste et portait sur lui son accréditation officielle, avant qu’elle ne lui soit retirée. “Nous avons cherché à contacter les autorités, mais elles n’ont pas répondu à notre appel à l’aide. Au contraire, elles ont même prétendu que notre média n’existait pas”, a indiqué à Reporters sans frontières , l’éditeur du site. “Nous sommes très préoccupés par la manière dont va se dérouler ce procès, car les autorités n’ont jusqu’ici pas été très clémentes avec nous.”
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Reporters sans frontières condamne la détention de , , et le 1er septembre 2013 par des agents des forces de l’ordre du District fédéral (DF). Ces journalistes issus de médias indépendants ont été arrêtés lors de manifestations contre des réformes éducatives présentées par le gouvernement du président Enrique Peña Nieto.
“Reporters sans frontières demande la libération immédiate des journalistes et l’abandon des charges retenues contre eux. Leur seul crime est d’avoir voulu dûment exercer leur métier de reporter et de garantir le droit à l’information des citoyens. Cette vague d’arrestation rappelle de près les débuts tumultueux du mandat du président Enrique Peña Nieto et la détention des photographes et lors des manifestations du 1er décembre 2012. Dans le contexte de violence envers la profession au Mexique, Reporters sans frontières exige que le travail des journalistes soit respecté et qu’une enquête soient menée sur ces abus policiers”, déclare l’organisation.
Gustavo Ruíz Lizárraga, photographe pour l’Agence autonome de communication SubVersiones, filmait des arrestations de manifestants lorsqu’il a lui-même été forcé de monter dans un camion de police. Il a pu transmettre sa caméra à un autre reporter présent. Sa vidéo fournit la preuve des abus des forces de l’ordre et du caractère mensonger des accusations portées contre les journalistes. Le photographe a retrouvé son confrère Pável Alejandro Primo Noriega, de Multimedios Cronopios, dans le camion à bord duquel a commencé sa détention. Estela Morales, de Regeneración Radio, et Alejandro Amado Fraustro, journaliste indépendant, ont également été emmenés de force par la police. Les journalistes sont accusés entre autre d’“atteinte à l’ordre public”, d’“entrave au légitime exercice des autorités”, de “fabrication et port d’objets destinés à l’agression”, et de “résistance à l’arrestation”.
En plus de l’arrestation des quatre journalistes, , photojournaliste du quotidien Milenio, a été agressé par un policier, bien qu’il se soit identifié comme membre de la profession.
Reporters sans frontières exprime sa préoccupation face à la recrudescence des violences policières portant atteinte à la liberté d’informer depuis le début de l’année. Les exemples récents au Brésil et en Colombie témoignent de cette dérive.
Photo : regeneracionradio.org