Il y a quatre ans jour pour jour, un tribunal de Pékin condamnait le célèbre défenseur de la liberté d’expression à une peine de onze ans de prison pour “subversion du pouvoir de l’Etat”.
Reporters sans frontières tient à lui renouveler tout son soutien, ainsi qu’à ses proches, et à rappeler l’importance de son combat. L’organisation publie aujourd’hui une caricature de , afin de lui rendre hommage.
“En cette triste date anniversaire, il est primordial de ne pas oublier celui que Pékin cherche à museler par tous les moyens. Il ne suffit pas de placer un individu en détention pour que son combat et ses idées soient oubliées de tous, bien au contraire. Le soutien d’ampleur international reçu par Liu Xiaobo depuis sa condamnation en est la preuve. Confrontées à l’absurdité de leurs démarches, les autorités chinoises, qui violent chaque jour un peu plus la liberté de l’information, doivent sans tarder rendre sa liberté à Liu Xiaobo”, a déclaré l’organisation.
Les autorités ne s’acharnent pas seulement sur Liu Xiaobo, mais également sur sa femme, , placée en résidence surveillée depuis désormais trois ans malgré l’absence de chef d’accusation. Souffrant d’un isolement total, de l’absence de communication avec son mari et des pressions des autorités, Liu Xia est aujourd’hui atteinte d’une grave dépression.
“Nous apportons notre chaleureux soutien à Liu Xia et l’encourageons à tenir bon. Nous pressons les autorités de mettre fin à son isolement, intolérable et injustifié, et de lui permettre de communiquer avec son mari”, a ajouté Reporters sans frontières.
Arrêté en décembre 2008, Liu Xiaobo avait passé près d’un an en prison avant d’être officiellement inculpé pour “subversion”, le 12 décembre 2009. Son procès, marqué par une très forte surveillance policière et une mise à l’écart des journalistes étrangers, des diplomates et de ses soutiens, s’était conclu par sa condamnation à onze ans de prison. Il y a peu, le dissident a annoncé son intention de faire appel du jugement.
Liu Xiaobo est l’auteur de la Charte 08, élaborée sur le modèle de celle diffusée en 1977 par des dissidents tchécoslovaques et qui réclame la mise en place d’une véritable démocratie en Chine. Lancée le 8 décembre 2008, veille du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle a été signée par plus de trois cents intellectuels et militants des droits de l’homme. En 2010, Liu Xiaobo est nommé prix Nobel de la paix.
La Chine occupe la 173ème position sur 179 dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.