Reporters sans frontières est soulagée par la libération sous caution du photographe russe , ordonnée dans la soirée du 18 novembre 2013 par un tribunal de Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest). Le journaliste avait été arrêté deux mois plus tôt en compagnie du vidéaste britannique et de vingt-huit militants de Greenpeace, dont ils couvraient les actions militantes dans l’Arctique russe.
« La libération de Denis Siniakov n’a que trop tardé : rien ne justifie le calvaire qu’il endure depuis deux mois. Calvaire qui n’est d’ailleurs pas terminé tant que continuent de peser sur lui des chefs d’inculpation aussi absurdes que ‘hooliganisme’ et ‘piraterie’. Nous appelons la cour à remettre à son tour en liberté Kieron Bryan et à lever toutes les charges pesant contre les deux journalistes. Rappelons-le encore une fois : ces professionnels des médias ne faisaient que leur travail et les poursuites lancées à leur encontre constituent une atteinte grave à la liberté de l’information », a souligné Reporters sans frontières.
Denis Siniakov, Kieron Bryan et les vingt-huit militants écologistes ont été violemment appréhendés le 19 septembre à bord du navire de Greenpeace « Arctic Sunrise », dépêché en mer de Barents pour attirer l’attention sur les projets d’exploitation pétrolière dans la région. La veille, des activistes avaient tenté d’escalader en signe de protestation une plate-forme de la compagnie russe Gazprom. Remorqués jusqu’à Mourmansk (Grand nord), tous les membres de l’équipage ont été placés en détention provisoire et mis en examen pour « piraterie » puis « hooliganisme », des crimes passibles respectivement de quinze et sept ans de prison.
A la mi-novembre, les « trente de l’Arctique » ont été transférés à Saint-Pétersbourg et un tribunal local a commencé à réévaluer les mesures de privation de liberté, conformément à la loi. A ce jour, il a prononcé la libération de douze d’entre eux contre des cautions de 2 millions de roubles (plus de 45 000 euros) chacun, et le prolongement de la détention provisoire d’une personne. La cour doit statuer sur les autres membres de l’équipage d’ici la fin de la semaine.
(Photo: AFP Photo / Greenpeace / Igor Podgorny)