Téléphonie et majors d’Internet à la botte des services de renseignement : "des pratiques orwelliennes"

Les quotidiens The Guardian et Washington Post ont révélé respectivement, les 6 et 7 juin 2013, la mise en place par les autorités américaines d’un dispositif de surveillance massif. Les détails des appels téléphonique de millions de citoyens américains et étrangers sont livrés quotidiennement à la National Security Agency (NSA) par la société . , , , , , , , et auraient, quant à elles, ménagé un accès direct aux données de leurs utilisateurs au FBI et à la NSA.

“Le rapporteur spécial Frank LaRue, dans son dernier rapport soumis au vote des Nations Unies le 3 juin dernier, rappelait que . Reporters sans frontières rappelle de son côté que la confidentialité des échanges entre les journalistes et leurs sources est une condition nécessaire à l’exercice de la liberté de l’information. Reporters sans frontières exige que l’administration Obama et les sociétés impliquées mettent fin immédiatement à ces pratiques orwelliennes attentatoires à la vie privée et dangereuses pour la démocratie”, déclare l’organisation, déjà très inquiète des intrusions du gouvernement fédéral dans les relations entre les journalistes et leurs sources, au nom de l’impératif de sécurité nationale.

Le 6 juin, le Guardian a révélé que la NSA récolte quotidiennement des informations sur les appels téléphoniques de millions de citoyens américains, clients de l’opérateur Verizon. Le journal a publié l’ordonnance de justice secrète obligeant la société Verizon à livrer à la NSA les numéros des correspondants, la durée, ainsi que les données géographiques associées lors d’un appel passé à l’intérieur du territoire américain ou entre les États-Unis et l’étranger. Le contenu des conversations ne fait a priori pas partie des données enregistrées. Les données récoltées sont cependant suffisantes pour permettre à l’agence de renseignement américaine de créer une cartographie des relations d’un individu.

Le lendemain, le Washington Post publiait un document révélant que l’existence d’un programme top secret, nom de code Prism, permettant à la NSA et au FBI d’accéder directement aux serveurs de neuf sociétés Internet américaines majeures, Microsoft, Yahoo, Google, Facebook, PalTalk, AOL, Skype, YouTube et Apple. Les agences de renseignements américaine auraient ainsi accès à la totalité des emails, documents audio, vidéo, conversation instantanées et informations de connexion des clients de ces compagnies, sans même recourir à une ordonnance de justice. Le seul garde-fou consiste à ce jour à exclure les comunications des citoyens résidents sur le sol américain. L’ensemble des communications dont on peut raisonnablement penser (“reasonably believed”) que l’une des parties se trouve hors du territoire américain sont concernées. ….

Les neuf sociétés mentionnées dans ce rapport ont toutes niées être impliquées dans le projet Prism.